lundi 25 février 2008

BGH - Petit lexique d’échantillonnage

25 février 2008 -41°10’S - 9°55E


Nous utilisons différentes méthodes de prélèvement afin d’avoir accès aux échantillons dont nous avons besoin. La plupart d’entre eux sont déployés à une vitesse de 1 m/s, ainsi pour faire un aller-retour surface – fond (qui ici peut aller jusqu’à 5000m) il faut au moins 3-4h. En voici un petit lexique illustré :

- Rosette CTD-Niskin : c’est la méthode classique de prélèvement en océanographie. 22 à 24 bouteilles de 12 litres (les Niskin, sorte de gros tubes en plastique consolidé gris) sont fixées sur un cadre métallique circulaire (la rosette) sur lequel sont également fixées des sondes, notamment la sonde CTD (conductivité, température, densité). La rosette est reliée à un câble de plus de 5000m de long qui permet de faire des prélèvements sur toute la colonne d’eau. Les sondes permettent d’avoir accès aux paramètres en temps réel au fur et à mesure de la descente ou de la remontée (en plus de la CTD, il y des mesures d’oxygène, de profondeur, de fluorimétrie, etc.) et de commander à quelle profondeur sera effectuée le prélèvement pour chacune des bouteilles. Nous utilisons cette rosette pour le CO2 (Bruno, Nix), le thorium (Fred, Frank), le baryum et la composition isotopique de silicium (François, Damien) et les incubations de phytoplancton (François, Damien).

- Les Go-Flo : il s’agit de bouteilles assez similaires aux Niskin. Les Go-Flo sont cependant attachées à un câble les unes sous les autres individuellement et non solidairement autour d’un cadre comme sur la rosette. Le câble qui est utilisé ici pour les Go-Flo est très particulier : il est protégé d’un plastique spécial afin d’éviter tout contact (et contamination) métallique avec l’eau qui est prélevée. Ce type de prélèvement est donc « ultra-propre » et est à la base des études de nombreux biogéochimistes à bord qui travaillent sur les métaux dans l’Océan austral. Il n’est pas utilisé par notre équipe









- Pompes in-situ (PIS). Les Niskins n’ayant une capacité que de 12 litres chacune, ce qui est parfois largement insuffisante pour pouvoir mesurer la composition chimique des particules. Dans l’océan, les particules sont principalement d’origine biologique (phyto et zoo-plancton, bactéries, pelotes fecales…) et d’un peu de matière d’origine non biologique (poussières, aérosols, re-suspension de sédiment, apports continentaux). L’activité biologique se concentre en surface, environ sur les 100 premiers mètres, là où il y a de la lumière et où les algues, à la base du réseau trophique, peuvent réaliser leur photosynthèse. En dessous de cette zone, la teneur en matière particulaire décroît de façon exponentielle, et, inversement, les besoins en volume d’eau des scientifiques étudiant ces phases augmentent considérablement. Les PIS qui csont des pompes dont chacune est alimentée par une batterie autonome, permettent de pomper et filtrer in situ de plusieurs centaines à plus de 1000 L. Pour cela elles doivent pomper pendant 2h heures avant d’être remontées. Sur un câble entre 5 et 12 pompes peuvent être déployées simultanément à différentes profondeurs. Ce système est à la base du travail de Anju pour les biomarqueurs organiques mais est aussi utilisé par Damien et François pour les isotopes du silicium.



- l’Octopus. Il s’agit ici d’un carottier qui permet de prélever simultanément 8 petites carottes sédimentaires (de moins d’un mètre de longueur) afin d’étudier les processus biogéochimiques à l’interface eau-sédiment. Grâce à une collaboration avec l’équipe en charge de cet instrument (Eric Viollier, Institut de Physique du Globe de Paris) nous pourrons presque tous accéder à ces précieux échantillons.













Damien